Traduction de l’article de Dr Martin RUCH : Auf der Suche nach den Vätern – Paru dans l’édition du 12/01/2012 du quotidien : Offenbuger Tageblatt

« Cœurs sans Frontières » aide des enfants de soldats allemands et français dans la recherche de leur origine. Le sujet est un tabou.

Le 15 avril 1945 commençait le déploiement des troupes françaises à Offenburg. Jusqu’au retrait définitif en 1992, plus d’un bébé franco-allemand naquît. Les enfants n’ont pas toujours connu leurs pères – jusqu’à nos jours. L’association « Cœurs sans frontières » les aide dans leurs recherches.

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Offenburg

Le 15 avril 1945 la terrible période du nazisme prit fin. Et pour que cela dure, des soldats furent déployés dans des casernes et des logements. Il est donc bien compréhensible qu’au début la méfiance régnait et le mot d’ordre était la précaution. Mais peu à peu la relation franco-allemande s’améliorait et enfin on arrivait à établir des contacts amicaux. Cela n’était pas seulement vrai pour l’entente des peuples mais aussi au niveau local dans les relations entre les soldats français avec la population féminine locale.

Une étude de 1970 constatât : il y avait en moyenne deux mariages franco-allemands par mois. Les enfants n’étaient pas seulement d’issu de ces mariages mais aussi des liaisons rompues parce que le soldat rentrait en France. La mère ne voulait pas toujours dévoiler le nom du père biologique à l’enfant. Souvent, il fut reconnu par un partenaire ultérieur et portait désormais son nom. Mais on sait comment cela se termine avec les vérités cachées : un jour, les enfants se méfiaient sentant qu’il y avait un problème concernant leur naissance.

De même, pendant la période des quelques années d’occupation de la France par les allemands, il y eut de tels liens intimes, et des enfants naquirent de mères françaises et pères soldats allemands.

Long silence

Jusqu’à nos jours, c’est resté un tabou d’évoquer cette partie du passé, un silence dont souffrent les concernés tout au long de leurs vies. Après la libération, ces femmes étaient menacées de discriminations humiliantes et leurs enfants souffraient beaucoup des circonstances de leurs naissances. En Allemagne aussi, les familles passaient sous silence cette partie de l’histoire et refusaient les noms des pères.

Ainsi commençaient des recherches souvent pénibles et longues. Des enfants français et allemands cherchaient et cherchent toujours leurs pères biologiques. C’est la raison pour laquelle des personnes concernées ont fondé l’association « Cœurs sans Frontières » il y a bien des années accompagnant ces recherches et ayant pu déjà beaucoup aider.

Il s’agit dans un premier temps d’établir des contacts avec des autorités, des archives et surtout avec les archives militaires difficile d’accès. C’est là ou les concernés trouvent le plus de réponses à leurs questions. Encore tout récemment, une jeune femme allemande se trouva face à sa demi-sœur française à Strasbourg. Fort heureusement, seule cette année, 18 membres de l’association ont trouvé leurs pères biologiques.

Beaucoup font des recherches seuls et souvent depuis des années. Et même si la recherche aboutit enfin, certains peuvent se trouver devant une porte et se voir refuser le contact. Dans ces situations aussi, l’association propose son soutien et l’accompagnement.

Pour un premier contact, l’association a installé un site web : www.coeurssansfrontières.com