Soutenance d’une thèse de doctorat

Valentin Schneider

Le jeune historien allemand Valentin Schneider a soutenu son doctorat à l’université de Caen le 5 février 2013, avec le sujet de thèse suivant :

La présence allemande en Normandie 1940-1948
Approche croisée d’une cohabitation franco-allemande forcée

La présence allemande en Normandie ne connaît pas de véritable rupture au moment de la libération de la France. Entre l’arrivée des troupes de la ‘Wehrmacht’ en 1940 et le départ des prisonniers de guerre en 1948, la présence ininterrompue de plusieurs dizaines de milliers de soldats allemands peut être constatée. D’abord, la région endure une occupation militaire allemande particulièrement forte entre 1940 et 1944. La Normandie constitue une région stratégique face à l’Angleterre et sert dans un premier temps au projet d’invasion de la Grande-Bretagne. De nombreuses troupes sont alors cantonnées en Normandie et se préparent à débarquer de l’autre côté de la Manche. Puis, après l’abandon de ce plan de débarquement et le retrait progressif d’une partie des troupes, la région est intégrée au dispositif du Mur de l’Atlantique censé faire échouer un débarquement allié sur le continent européens. Ceci implique alors une nouvelle augmentation des effectifs militaires stationnés en Normandie. Puis, après le Débarquement allié et la Bataille de Normandie, un nombre très important de prisonniers de guerre allemands est retenu dans la région, obligeant les Alliés d’implanter et d’entretenir jusqu’en 1945 de vastes camps de prisonniers de guerre en Normandie. Enfin, la Normandie connaît une forte présence allemande jusqu’en 1948 sous la forme de main-d’œuvre prisonnière employée au nombre de plusieurs dizaines de milliers dans l’agriculture, la reconstruction et les services du déminage. L’étude d’archives militaires allemandes, britanniques, américaines et françaises devrait permettre d’éclaircir l’impact économique, social et culturel sur la région de ces huit années de présence allemande.

Valentin Schneider est l’auteur du livre « Un million de prisonniers allemands en France 1944-1948 », déjà signalé dans la page BIBLIOGRAPHIE .