Très belle lettre adressée à CSF par un frère français d’une enfant de la guerre allemande

Aux Membres du Conseil d’Administration

Et aux bénévoles de l’association « Cœur sans frontière »

Dans le TGV de retour Strasbourg Paris le dimanche 21 août 2011, défile dans mon esprit le fil de toutes les images de ce week-end de rencontre entre Jeanette (Marchal) Gaisbauer et Benoit et Jean Marchal. Nous sommes frères et sœur de par notre père.

Jeanette est le fruit de l’union de notre père Pierre Marchal et Maria Gap, elle est le née le 1er juin 1946 à Offenburg.

Notre père et sa mère n’ont pas contracté de mariage. Jeannette a ensuite été adoptée par le premier mari de sa mère. Elle a su dans son enfance, sans beaucoup d’information, qu’elle est la fille d’un soldat français. Ensuite, toute sa vie, elle s’est demandée qui est son père.

Pour notre part, nous avions l’intuition d’un secret de famille du côté de notre père.

Avec le temps, ce secret s’est transformé « en silence partagé par les enfants de notre fratrie» puis en « histoire secrète » de notre père qu’il ne nous a pas été possible d’évoquer avec lui.

A sa mort nous sommes convenus tous les quatre de rompre le silence paternel et nous avons encouragé notre frère Benoit, vivant en Allemagne depuis l’âge de 20 ans, à entreprendre une recherche. Elle est restée sans résultat.

En juin 2011 avec l’aide de l’association « Cœur sans frontière » Jeanette Monika Gaisbauer nous a retrouvés. Et c’est en contactant Benoit qui est installé avec sa femme Heike et ses enfants à Cologne que notre nouvelle page de vie vient de démarrer. Leur rencontre s’est rapidement organisée le 9 juillet 2011 à Offenburg. Informé par Benoît et impatient de la connaître notre sommes convenus d’une rencontre ces 20 et 21 août 2011 avec Benoit (pour pouvoir parler allemand). A l’issue de 48 heures passées ensemble, Jeanette, et Joe son mari, Benoit et moi, nous avons partagé nos émotions les plus lointaines et les plus indicibles. Et nous sommes convenus de l’importance de notre rencontre, de faire connaissance et vivre cette nouvelle page de notre vie chacun à sa place. Chacun avec sa part d’histoire. Seule les raisons du départ de notre père restera le secret non dévoilée et enfuit de notre histoire.

Le but de cette lette est donc l’expression de nos remerciements aux initiateurs et aux bénévoles de cette association. Leur dire notre joie et notre « apaisement » depuis cette rencontre.

Jean Marchal