Franzose wird mit 81 Jahren Deutscher Un Français devient allemand à 81 ans
Ihre Geschichte macht deutlich, wie wichtig es ist,
die Vergangenheit zu kennen, um die Zukunft aufzubauen“
« Votre histoire met en évidence
l’importance de connaître le passé pour construire l’avenir »,
Am 6. Juli 2024 erhielt Thierry Soudan aus den Händen des deutschen Botschafters Stephan Steinlein die Anerkennung seiner deutschen Staatsangehörigkeit. Für Thierry war es das Ende eines langen Weges, der irgendwann nur noch an der schwachen Hoffnung eines Briefes, der auf ein Grab gelegt wurde, festgehalten hatte.
Ce 6 juillet 2024 Thierry Soudan recevait, des mains de l’ambassadeur d’Allemagne Stephan Steinlein, la reconnaissance de sa nationalité allemande. C’était pour Thierry la fin d’un long parcours qui, a un moment donné, n’a tenu au maigre espoir d’une lettre déposée sur une tombe.
Als Kind fühlt sich Thierry Soudan als Außenseiter, als Erwachsener will er wissen, warum. Er erfährt, dass er das Kind eines deutschen Besatzungssoldaten ist. Jetzt, mit 81, wird Soudan Deutscher und sieht sich am Ende einer lebenslangen Reise.
Auf dem Weg zur Deutschen Botschaft in Paris hat der Franzose Thierry Soudan alle seine Ausweise im Taxi verloren. „Zum Glück bekommt er jetzt deutsche Papiere“, sagt seine Frau Liliane lächelnd. Für den Franzosen stand in dieser Woche ein Termin an, um deutscher Staatsbürger zu werden. Es war eine ganz besondere Einbürgerungsfeier, denn der 81-Jährige hatte erst im Rentenalter erfahren, dass er der Sohn eines deutschen Besatzungssoldaten ist.
„Hier hat vor ein paar Jahren die Suche nach meinem Vater begonnen“, sagt Soudan, als er das Botschaftsgebäude betritt. Ein Nachbar aus seinem Heimatdorf hatte ihm nach dem Tod seiner Mutter erzählt, was diese ihm ihr Leben lang verschwiegen hatte: Dass ihn der Mann, den er für seinen Vater hielt, adoptiert hatte. Und dass seine Mutter nach dem Krieg vom Dorffriseur kahl geschoren worden war, weil sie ein Verhältnis mit einem deutschen Soldaten gehabt hatte.
Die Deutsche Botschaft konnte ihm damals nur mit der traurigen Nachricht weiterhelfen, dass sein Vater bereits verstorben war. Beinahe wäre es dabei geblieben, aber dann stieß Soudans Tochter die Suche noch einmal an. Mithilfe des Vereins Herzen ohne Grenzen, der sich für Kriegskinder engagiert, fand sich das Grab des Vaters in München.
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Enfant, Thierry Soudan se sent en marge de la société. Adulte, il veut savoir pourquoi. Il apprend qu’il est l’enfant d’un soldat allemand d’occupation. Aujourd’hui, à 81 ans, Soudan devient allemand et se voit au terme d’un voyage de toute une vie.
Sur le chemin de l’ambassade d’Allemagne à Paris, le Français Thierry Soudan a perdu toutes ses pièces d’identité dans le taxi.
« Heureusement, il obtient maintenant des papiers allemands », dit sa femme Liliane en souriant. Pour le Français, un rendez-vous était prévu cette semaine pour devenir citoyen allemand. C’était une cérémonie de naturalisation très particulière, car l’homme de 81 ans n’avait appris qu’à l’âge de la retraite qu’il était le fils d’un soldat allemand de l’occupation.
« C’est ici que la recherche de mon père a commencé il y a quelques années », dit Soudan en entrant dans le bâtiment de l’ambassade. Après la mort de sa mère, un voisin de son village natal lui avait raconté ce que celle-ci lui avait caché toute sa vie : que l’homme qu’il considérait comme son père l’avait adopté. Et qu’après la guerre, sa mère avait été tondue par le coiffeur du village parce qu’elle avait eu une relation avec un soldat allemand.
L’ambassade d’Allemagne n’a pu que lui annoncer la triste nouvelle que son père était déjà décédé. Les choses ont failli en rester là, mais la fille de Soudans a relancé les recherches. Avec l’aide de l’association Cœurs sans frontières, qui s’engage pour les enfants de la guerre, la tombe de son père a été retrouvée à Munich.
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„Papa guckt von da oben aus zu“
Ein handgeschriebener Zettel in einer Klarsichthülle auf dem Grabstein führte zu einer Überraschung: 2019 bekam Soudan einen Anruf von Waltraut Maurer, die ihm radebrechend auf Französisch erklärte, dass sie seine Halbschwester sei und er auch noch einen Halbbruder habe.
Zur Einbürgerungsfeier sind die beiden Münchener nun nach Paris gereist. „Unser Papa guckt von da oben aus zu“, sagt Waltraut Maurer. Kurz nach dem ersten Telefonat hatten sich die drei Geschwister das erste Mal auf der Ile d’Oléron getroffen, wo Soudan lebt. Es war ein aufwühlendes Erlebnis.
„Wir haben in Thierry so vieles von unserem Vater wiedererkannt, seine Hände, seine Gesten“, erinnert sich sein Halbbruder Manfred Christ. Was alle am meisten überraschte: Der Sohn, der den Vater nicht gekannt hatte, war ein ebenso begeisterter Bienenzüchter geworden, wie dieser es gewesen war.
Manfred Christ zeigt auf seinem Mobiltelefon ein Foto von Thierry als Kleinkind, das sich in einem Fotoalbum des Vaters fand. „Wir wussten nie, wer es war. Als wir von Thierrys Existenz erfahren haben, haben wir es aus dem Album genommen, und hinten stand sein Name drauf“, sagt er.
„Was für eine Last für unseren Vater, dass er niemandem davon erzählt hat“, fügt seine Schwester hinzu. Ihr Vater habe mehrfach versucht, zu seinem Sohn in Frankreich Kontakt aufzunehmen, sei von dessen Mutter aber daran gehindert worden.
« Papa regarde de là-haut »
Un mot écrit à la main dans une pochette transparente sur la pierre tombale a conduit à une surprise : en 2019, Soudan a reçu un appel de Waltraut Maurer, qui lui a expliqué en français, en bredouillant, qu’elle était sa demi-sœur et qu’il avait également un demi-frère.
Les deux Munichois se sont rendus à Paris pour la cérémonie de naturalisation. « Notre papa nous regarde de là-haut », dit Waltraut Maurer. Peu après le premier appel téléphonique, les trois enfants se sont rencontrés pour la première fois sur l’île d’Oléron, où vit Soudan. Ce fut une expérience bouleversante.
« Nous avons reconnu en Thierry tant de choses de notre père, ses mains, ses gestes », se souvient son demi-frère Manfred Christ. Ce qui a le plus surpris tout le monde, c’est que le fils, qui n’avait pas connu son père, était devenu un apiculteur aussi passionné que ce dernier l’avait été.
Manfred Christ montre sur son téléphone portable une photo de Thierry en bas âge, retrouvée dans un album photo de son père. « Nous n’avons jamais su de qui il s’agissait. Quand nous avons appris l’existence de Thierry, nous l’avons retirée de l’album, et au dos, il y avait son nom », dit-il.
« Quel fardeau pour notre père de n’en avoir parlé à personne », ajoute sa sœur. Son père aurait tenté à plusieurs reprises de contacter son fils en France, mais la mère de ce dernier l’en aurait empêché.
100.000 „Enfant de boche“
Nach Schätzungen von Historikern sind etwa 100.000 Kinder aus Beziehungen zwischen Wehrmachtssoldaten und Französinnen hervorgegangen. „Enfant de boche“ war in der Nachkriegszeit ein Schimpfwort für sie. In vielen Fällen verschwiegen die Mütter ihren Kindern deren Wurzeln, um sie zu schützen.
Seit 2009 können diese Kriegskinder die deutsche Staatsangehörigkeit beantragen, das hatte der damalige Außenminister Frank-Walter Steinmeier mit eingefädelt. Das Porträt des Bundespräsidenten steht heute im Büro von Botschafter Stephan Steinlein, der Soudan und seine Geschwister herzlich empfängt. „Ich erkläre feierlich, dass ich das Grundgesetz und die Rechte der Bundesrepublik achte …“, liest Soudan langsam, mit französischem Akzent von einem Blatt ab. Ihm laufen Tränen über die Wangen.
„Es ist auch für mich ein bewegender Moment“, sagt der Botschafter, dessen Vater ebenfalls Soldat in Frankreich gewesen war. „Ihre Geschichte macht deutlich, wie wichtig es ist, die Vergangenheit zu kennen, um die Zukunft aufzubauen“, fügt er hinzu.
Die Einbürgerung sei ein Akt der Wiedergutmachung und ein Symbol der deutsch-französischen Freundschaft. „Es ist wichtig, gerade in diesen Zeiten, in denen der Hass wieder hochkommt“, betont er mit Blick auf den Wahlsieg der fremdenfeindlichen Rechtspopulisten bei der Parlamentswahl in Frankreich.
Er überreicht Soudan eine blaue Mappe mit der Einbürgerungsurkunde. Damit hat Frankreich einen neuen Doppelstaatler. Für diese Gruppe planen die Rechtspopulisten Berufsverbote, weil sie Franzosen mit einer zweiten Staatsangehörigkeit Loyalitätskonflikte unterstellen. „Das ist doch lächerlich“, meint Soudan.
Für ihn bedeutet die deutsche Staatsangehörigkeit das Ende einer lebenslangen Suche – die schon begonnen hatte, als er sich als Kind auf damals unerklärliche Weise als Außenseiter gefühlt hatte. „Jetzt habe ich meinen Vater gefunden“, sagt er und lächelt, als ob eine große Last von ihm abfalle.
100.000 „Enfant de boche“
Selon les estimations des historiens, environ 100.000 enfants sont nés de relations entre des soldats de la Wehrmacht et des Françaises. « Enfant de boche » était un terme injurieux à leur égard dans l’après-guerre. Dans de nombreux cas, les mères cachaient leurs origines à leurs enfants afin de les protéger.
Depuis 2009, ces enfants de la guerre peuvent demander la nationalité allemande, ce que le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Frank-Walter Steinmeier, avait contribué à mettre en place. Le portrait du président fédéral se trouve aujourd’hui dans le bureau de l’ambassadeur Stephan Steinlein, qui accueille chaleureusement Soudan et ses frères et sœurs. « Je déclare solennellement que je respecte la Loi fondamentale et les droits de la République fédérale … », lit Soudan lentement sur une feuille, avec l’accent français. Des larmes coulent sur ses joues.
« C’est un moment émouvant pour moi aussi », dit l’ambassadeur, dont le père a également été soldat en France. « Votre histoire met en évidence l’importance de connaître le passé pour construire l’avenir », ajoute-t-il.
Selon lui, la naturalisation est un acte de réparation et un symbole de l’amitié franco-allemande. « C’est important, surtout en ces temps où la haine refait surface », souligne-t-il en référence à la victoire des populistes de droite xénophobes aux élections législatives en France.
Il remet à Soudan un dossier bleu contenant le certificat de naturalisation. La France compte ainsi un nouveau double national. Pour ce groupe, les populistes de droite prévoient des interdictions professionnelles, car ils supposent que les Français ayant une deuxième nationalité ont des conflits de loyauté. « C’est ridicule », estime Soudan.
Pour lui, la nationalité allemande signifie la fin d’une quête de toute une vie – qui avait déjà commencé lorsque, enfant, il se sentait inexplicablement à l’écart. « Maintenant, j’ai trouvé mon père », dit-il en souriant, comme s’il était libéré d’un grand poids.