*Emmanuel Thiébot historien, responsable des événements culturels au Mémorial de Caen.

Emmanuel Thiebot
Emmanuel Thiébot

 


Thème : « La résistance une histoire de famille ! »

Organisait le 21/11/2009 une rencontre des villageois de Saint Marcel (56) contemporains de la Résistance pendant l’occupation et jusqu’à la libération. Une centaine de personnes avaient fait le déplacement.
Il déclara :  » La Résistance n’est pas quelque chose de monolithique, mais plurielle de par les individus mais aussi de par la géographie des lieux où sont menées les actions.  »

Construit sur les lieux mêmes des combats, dans un parc boisé de 6 hectares, le musée de la Résistance bretonne de St Marcel perpétue le souvenir de l’ombre qui avait refusé le joug de l’occupant.

Les mémoires, malgré l’âge  » avancé  » des protagonistes étaient bien réactives. Des mots se bousculaient, une anecdote en entraînait une autre. Ils revivaient tous ces acteurs leur jeunesse motivée par l’action et l’envie de libérer leur région, leur pays de cet occupant très, trop envahissant. La région était assiégée par 150 000 soldats provenant des régiments suivants : armée de terre, marine, aviation, organisation Todt, etc… Le PC est situé au Mans, la VIIème armée est aux ordres du général Dollmann. Parmi ces 150 000 hommes 10 000 citoyens soviétiques, servant sous l’uniforme allemand, renforceront les effectifs des différentes unités d’infanterie stationnées en Bretagne. Ces bataillons (un bataillon entre 500 et 1 000 hommes) de l’Est vont participer activement à la lutte contre les maquis (maquis de Saint Marcel). Leur sillage n’était fait que d’exécutions, de pillages, d’incendies et de viols.

Des femmes, des hommes dés 1942, s’étaient organisés, structurés. Des fermiers, boulangers, bouchers abritaient, transportaient messages, armes, munitions, nourriture pour que le Réseau soit soutenu dans son action. Tout le monde, toute la structure familiale agissait. Du facteur dont la sacoche ne comportait pas que des lettres… à la receveuse qui dormait sur des sacs postaux pour laisser son lit à ces combattants de l’ombre. Tout le monde savait, tout le monde agissait, de l’instituteur aux élèves personne ne parlait. Ils ont agi pendant des années dans l’ombre, à la barbe de 150 000 soldats occupants. Le débarquement n’aurait jamais pu se dérouler si ces combattants de l’ombre appuyés par le parachutage de la 2ème compagnie (environ 450 hommes) n’avaient pas inlassablement harcelé l’ennemi pas une multitude de petites actions qui freinaient, voire paralysaient l’occupant dans son action. Les femmes qui participaient à cette rencontre étaient bien plus loquaces que les hommes, petites fourmis infatigables elles semblaient moins vulnérables que les hommes aux yeux de l’ennemi. Bien sûr il y a quelques incohérences à mettre sur le compte du temps, de l’âge ! Cela n’enlevait rien à la qualité des témoignages très dignes, très pudiques voire très réservés. Non nous n’avions pas à faire à des vantards à des mythomanes. Oui nous avons résisté à notre manière, avec nos moyens, mais quoi de plus naturel ! Ces personnes étaient venues spontanément raconter leur vécu dans un contexte bien particulier sans gloriole. Ils racontaient leur guerre de l’ombre comme on raconte des anecdotes de la vie de tous les jours. Ils se  » titillaient  » pour un détail, pour un vague souvenir, une broutille, mais dans le fond quelle complicité unit encore ces soldat de nulle part. Impressionnant ! Bien sûr comme dans tous les groupes de témoins rassemblés pour revivre ces événements il y avait celui qui :  » savait mais ne pouvait pas parler  » ! laissant planer sur l’assistance plein de points d’interrogation. Comment dans ces cas retenir le vrai de la vantardise ! Heureusement il était bien isolé et préférait chuchoter à l’oreille de sa voisine plutôt que de dire à voix haute ce qui aurait pu intéresser l’auditoire (…)

L'assemblée attentive
L’assemblée attentive.

 

 

Le maquis de Saint Marcel situé dans les landes de Lanvaux, évoque le célèbre maquis où des milliers de résistants et de français libres se sont rassemblés entre le 6 juin et le 18 juin 1944, résistants et parachutistes SAS (Special Air Service) de la France Libre se sont battus courageusement, infligeant des pertes élevées à l’ennemi avant de décrocher à la faveur de la nuit. En représailles, l’armée allemande brûlera le bourg et les fermes environnants.

Les missions de la Résistance bretonne, dans le cadre du débarquement allié se décomposent ainsi :
Plan vert : sabotage des voies de communications (ferroviaires et routières, en un maximum de points, qui doit ralentir l’acheminement des renforts allemands vers le front de Normandie.
Plan violet : coupure de lignes de télécommunications souterraines et aériennes.
Plan bleu : sabotage de lignes électriques.
Plan rouge : opération de guérilla.
Le 4 juin 1944 la BBC lance un message à l’intention de la Résistance : « les dés sont sur le tapis  » annonçant l’imminence du débarquement et l’exécution immédiate des plans vert, violet et bleu.

Au nord de la ferme de la Nouette en Sérent, une prairie particulièrement située avait attiré l’attention d’Emile Guimard et d’Hunter Hue (futur agent du SOE) pour y organiser un terrain de parachutages. Après un contact avec Guy l’Enfant, agent de BCRA (Bureau central de renseignement et d’action) parachuté en Bretagne, ce terrain fut homologué en mai 1943, sous le nom de code  » Baleine « . A part un parachutage effectué en mai 1943 pour le compte du BOA (bureau des opérations aériennes), le terrain sera gardé secret jusqu’au jour du débarquement pour y effectuer de gros parachutages d’armes et d’unités aéroportées afin de ralentir la progression des renforts allemands vers le front de Normandie. Jusqu’au jour J, Emile Guimard vient voir régulièrement le fermier de la Nouette, M. Pondard, pour s’assurer que l’ennemi ne se doute de rien.

Le 5 juin 1944, le colonel Chenailler (Morice), chef des FFI du Morbihan, lance un ordre de mobilisation générale aux bataillons de Ploërmel -Josselin, Vannes, Auray et Guémené, ce qui représente 3 500 hommes.
Le premier de ces bataillons doit rallier la Nouette, centre mobilisateur, pour en constituer la garnison permanente. Le reste des FFI du département doit rester en état d’alerte et exécuter les actions de sabotage ordonnées (plan vert)
Le 6 juin à 0h45, le groupe de parachutistes du lieutenant Marienne est accroché par l’ennemi peu après avoir touché le sol. Le caporal Emile Bouëtard est tué (première victime de l’opération Overlord) et les radios sont faits prisonniers avec leurs matériels. Le 7 juin, les groupes des lieutenants Déplante et Marienne arrivent à la Nouette et retrouvent le sergent Raufast et le capitaine André (Hunter Hue, agent SOE) arrivés la veille. La Nouette devient le point de ralliement des parachutistes SAS et des FFI du Morbihan.

La Résistance morbihannaise au jour J. La Résistance armée clandestine formée de civils, de professionnels du renseignement, de réseaux d’évasion, etc… étaient encadrés par le SOE, 480 agents de ce service secret furent parachutés en France occupée. Leurs missions étaient d’encadrer, d’armer, de ravitailler, de fournir les moyens de communications, de soigner, en un mot de permettre à ces hommes d’agir de survivre.

Le maquis de Saint Marcel : les résistants de la région de Malestroit arrivent en grand nombre. Une véritable foule se presse vers la Nouette et dans les bois environnants. Les chefs de groupe commencent l’instruction des hommes. Il faut tuer des bêtes pour nourrir tout ce monde; on installe une boucherie, une cuisine et une boulangerie. Des groupes électrogènes sont mis en place pour charger les batteries des postes radio, ainsi qu’un atelier de réparation automobile. Le 10 juin le commandant Caro arrive avec son bataillon au complet. Au fur et à mesure, tous les chefs départementaux de la Résistance arrivent avec leurs radios au PC de la Nouette. Edouard Paysant, chef du BOA, s’installe, quant à lui, à la ferme du Parc avec Irène sa secrétaire et toute son équipe radio disposant d’un important matériel. Des groupes arrivent constamment au maquis, ils viennent de partout, de Redon, de Vannes, de Pontivy, voire de Lorient et de Rennes. Leurs souliers sont troués, beaucoup portent des sabots et vont et viennent, fébrilement, dans des tenues des plus étonnantes. Ces  » va-nu-pieds superbes  » brûlent du désir de se battre.
Le commandant Bourgoin arrive dans la nuit de 9 au 10 juin, en même temps qu’une cinquantaine de parachutistes et cinquante containers d’armes. Il est surpris par l’atmosphère de kermesse qui règne sur les terrains de parachutages. Tous les civils du voisinage ont assisté au largage et se sont jetés sur son parachute afin d’en déchirer un morceau en souvenir. En effet, celui-ci était de couleur  » bleu-blanc-rouge « , petite fantaisie du commandement SAS. Dans la nuit du 13 au 14 juin, le 2ème bataillon FFI du commandant Le Garrec, composé de 900 hommes de la région d’Auray, arrive au camp afin de recevoir des armes. Il s’est fait durement accrocher par l’ennemi dans les bois de Saint Bily (près de Trédion)
Le ravitaillement d’une telle quantité d’hommes pose d’énormes problèmes. Il faut aller chercher quotidiennement vingt barriques d’eau potable dans les fermes alentour. Des paysans des environs se succèdent toute la journée, amenant au camp du bétail, des légumes, du cidre, etc…

Trois principales organisations sont implantées dans le Morbihan :
L’AS (armée secrète) regroupe tous les mouvements de la Résistance, des réfractaires STO, des résistants appartenant à des réseaux décimés. Elle compte début 44 quatre bataillons.
Les FTPF (Francs-Tireurs et partisans français. Créés par le parti communiste prônent l’action immédiate par des sabotages et des attentats.
L’ORA (Organisation de la Résistance armée). Installée en Bretagne depuis 1943 avec la majorité de ses cadres d’officiers d’active ou de réserve, elle compte 3 bataillons début 1944.
L’ensemble de ces formations le 1er février 1944 sera regroupé par la CFLN (Comité français de la Libération nationale) au sein des FFI (Forces françaises de l’intérieur).
La Résistance jouera un rôle important le 6 juin 1944 en ralentissant considérablement les mouvements des troupes allemandes vers la Normandie.

Le 18 juin, à 4h30 deux tractions avant de la Feldgendarmerie de Plöermel, en patrouille, franchissent l’entrée du camp.
La première voiture est stoppée par un tir d’armes automatiques au premier poste FFI. La seconde, s’apercevant de l’embuscade, accélère l’allure puis est arrêtée au second poste par un projectile d’arme antichar, tiré par le parachutiste Pams. Un bref combat s’engage au cours duquel quatre Feldgendarmes sont tués et trois faits prisonniers.
Un seul s’échappe jusqu’à Malestroit et donne l’alerte. Du côté FFI, on compte un tué et deux blessés graves. Parachutistes et FFI établissent un dispositif défensif et se préparent à soutenir une vive réaction de l’armée allemande qui ne peut manquer de se produire dans les heures à venir.
A 6h30, la garnison allemande de Malestroit est alertée.
A 8h15, la troupe investit le bourg de Saint Marcel. Un jeune cultivateur prend ses jambes à son cou pour prévenir le commandant Le Garrec à son PC situé à la ferme des Grands-Hardys. Le camp est maintenant en alerte.
A 9h00 l’ennemi qui sous-estime l’importance du maquis, déploie une compagnie de (200 hommes) sur un front de 500 mètres, en direction de la ferme du Bois-Joly.
Un groupe d’infanterie équipé d’une mitrailleuse, longeant les fossés et les haies, progresse sans être vu jusqu’au poste FFI. Les allemands mettent leurs armes en batterie et tuent les quatre hommes de la position. Une balle perdue tue également une jeune fille qui garde les vaches. Les fusils mitrailleurs français ouvrent le feu dans toutes les directions. Les soldats allemands masquent leur retraite en lançant des grenades fumigènes.
Durant cette première action qui a duré environ une demi-heure, les allemands ont subi des pertes importantes et doivent se replier en direction de Saint Marcel. Du côté français, le choc a été subi par une section SAS du capitaine Larralde, deux sections du bataillon Caro et une unité du commandant Le Garrec. Le parachutiste SAS Daniel Casa, servant un fusil mitrailleur Bren au sud du Bois-Joly, a été mortellement blessé (il venait d’avoir 20 ans)
A 10h00 les allemands, une fois réorganisés, progressent en direction de Sainte Geneviève qu’ils pensent être le PC. Ils déploient, cette fois, deux compagnies (400 hommes) qui utilisent des mortiers et des grenades en direction de la lisière des bois d’où partent les rafales d’armes automatiques françaises. Les hommes du capitaine Larralde, soutenus par l’appui de feu des jeeps, maintiennent leurs positions mais réclament renforts et munitions. La section Morgant, composée de cheminots d’Auray, leur est envoyée en soutien. Entre-temps, des agriculteurs de la région font le va-et-vient entre le PC de la Nouette et Sainte Geneviève, croulant sous le poids des munitions. Le commandant Le Garrec leur envoie en renfort le  » corps franc  » Guilas composé de 40 jeunes volontaires et de 3 parachutistes.
Un fusil mitrailleur, placé tous les 10 mètres, stoppe les allemands et l’attaque est de nouveau repoussée avec de lourdes pertes. Du côté français, il y a aussi des morts et des blessés. Les corps de deux parachutistes, le sous-lieutenant Brès et le soldat Malbert, sont évacués en jeep jusqu’à la Nouette.
Au poste de commandement de la Nouette, le commandant Bourgoin demande des ordres et l’appui de l’aviation par radio en Angleterre. Les civils reçoivent l’ordre d’évacuer le camp le plus vite possible, manœuvre très périlleuse car l’ennemi, à l’affût, maintient sa pression et tire sur tout ce qui bouge.

Troisième attaque :
A 14h00, les Allemands, renforcés par 300 parachutistes, repartent à l’assaut sur son front de 2 kilomètres. A 15h30, un message tombe à l’état-major du 25ème corps d’armée de Pontivy : Un détachement du 2ème régiment de parachutistes est au combat près de Saint Marcel contre un groupe de terroristes et demande renforts et munitions. La 275e division d’infanterie (PC à Redon) envoie deux commandos de chasse et tient prête à intervenir une autre compagnie.
La situation devient intenable pour les maquisards, ils ont affaire cette fois à l’élite de l’armée allemande ! La défense est démantelée à hauteur du château de Sainte Geneviève et des combats acharnés se déroulent au pistolet mitrailleur, à la grenade et au couteau…
Vers 15h30 trois  » squadrons  » de chasseurs bombardiers, appartenant à l’USAAF (US Army Air Force), attaquent à la bombe à fragmentation les positions ennemies. Pendant plus d’une heure, ils mitraillent les colonnes et les rassemblements allemands autour de Saint Marcel.
Les soldats ennemis, pris de panique, se dispersent dans tous les sens et les prisonniers en profitent pour s’échapper. Une fois les avions américains partis, les combats reprennent avec acharnement.
A son retour de mission, un des pilotes, le Major Tice, notera dans son rapport que jamais de sa vie il n’a autant tiré sur un seul objectif !
Vers 18h00, une compagnie de la 275e division d’infanterie, venue du camp de Coëtquidan, est débarquée au sud du maquis et attaque en direction du château des Hardys-Béhélec. L’attaque est d’une extrême brutalité. Malgré de lourdes pertes, elle progresse jusqu’à 500 mètres du château, les FFI décrochant pied à pied sous un feu d’enfer.
Dans le même temps, un commando de chasse du 17e état-major de génie de la forteresse, basé au château de Villeneuve, lance une attaque à partir de la rivière de la Claie. Il réussit à progresser jusqu’à une crête située à 700 mètres du PC de la Nouette qu’il prend sous son feu. Une violente contre-attaque du corps franc Guilas délogera l’ennemi, déplorant un mort et un blessé.
Vers 19h00, le capitaine SAS Larralde, à la tête de ses paras, soutenu par les FFI du bataillon Caro, contre-attaque et reprend les alentours du château de Sainte Geneviève mais ne peut déloger l’ennemi du Bois-Joly.
A la tombée de la nuit, l’ennemi déploie maintenant plus de 1 000 hommes en arc de cercle, du château de Sainte Geneviève jusqu’à l’ouest du château des Hardys-Béhélec. En prévision de l’assaut final, la 275e division d’infanterie détache vers Saint Marcel une unité du 298e bataillon géorgien et deux bataillons du 3e régiment d’artillerie…
Au PC de la Nouette, il apparaît évident que l’on ne pourra tenir plus longtemps sans épuiser complètement les munitions. On redoute, non sans raison, que le lendemain l’attaque reprenne avec des troupes fraîches appuyées par de l’artillerie. Le commandant Bourgoin et le colonel Morice décident la dispersion de la base tant qu’il est encore possible de décrocher dans de bonnes conditions, celle-ci n’ayant pas encore été encerclée.
Le décrochage commence vers 22h00 et plus de 2 000 hommes, 20 camions surchargés d’armes et de munitions s’évanouissent dans la nuit, pendant qu’une compagnie d’Auray, encadrée par des parachutistes SAS, reste en protection.
Durant la nuit, des colonnes de FFI se replient sans dommage en direction du château de Callac, lieu de rendez-vous, d’où ils devront regagner leur maquis d’origine. Il faut abandonner une grosse quantité de matériel reçue la nuit précédente.
Le capitaine Puech-Samson, commandant la compagnie de protection, donne l’ordre à deux parachutistes de faire sauter le dépôt d’armes et de munitions, qui représente plusieurs dizaines de tonnes de matériel.
Lorsque les allemands investiront la Nouette, une équipe de l’Abwehr (service de renseignement et de contre-espionnage) dépêchée de Rennes notera dans son rapport :  » Un matériel d’une richesse et d’une importance extraordinaires a été découvert au PC du maquis dont le tri demandera plusieurs jours. Après trois jours de travail, on ne peut encore avoir une idée du butin récupéré. 30 camions ont déjà étaient enlevés du camp et sont en cours d’inventaire.  »
Au cours de la bataille 28 français ont été tués dont 6 parachutistes SAS. On compte également 60 blessés et 15 prisonniers…
Du côté ennemi, les pertes sont beaucoup plus élevées. Les assaillants avaient sous-estimé l’importance du maquis et la capacité des  » terroristes  » à se battre. L’armée allemande notera dans le rapport de cette journée :  » la résistance ennemie a toujours été tenace et opiniâtre.  »
Pour les résistants, des pertes beaucoup plus importantes seront à déplorer dans les jours à venir. Ils seront traqués par les troupes géorgiennes et la milice française lors d’une véritable chasse à l’homme.
Le 19 juin, au lever du jour, les allemands reprennent l’attaque mais doivent constater que les forces qui les ont tenus en échec leur ont filé entre les doigts. Ils se vengent en exécutant les blessés qu’ils découvrent ainsi que les civils restés chez eux.
La Wehrmacht organise une chasse sans merci contre  » les terroristes  » et lance, dans la campagne, des groupes très mobiles d’environ 80 hommes. Ces unités ukrainiennes et géorgiennes fouillent sans cesse les bois et les villages, massacrant les FFI isolés et terrorisant la population. Les prisonniers seront soit fusillés, soit dirigés vers les camps de déportation.
Le 25 juin elle incendie les châteaux des Hardys-Béhélec et de Sainte Geneviève, puis le 27, les fermes et le bourg de Saint Marcel, n’épargnant que l’église, le presbytère et les écoles.

Le combat du maquis de Saint Marcel eut un énorme retentissement dans toute la Bretagne occupée. C’était la première fois que l’armée allemande était tenue en échec par des jeunes combattants FFI, entraînés par le courage de leur chef, l’expérience et la fougue des parachutistes SAS.
Les hommes du maquis savaient désormais que la puissante Wehrmacht n’était pas invincible.

Contemporain de la Seconde Guerre Mondiale
Contemporain de la Seconde GuerreMondiale.

 

 

Vous qui passez à proximité car on ne passe pas à Saint Marcel, on y va ! Arrêtez-vous un instant pour commémorer le courage de cette population ordinaire qui a transcendé la terreur qui régnait pendant cette occupation. Comme quoi des villageois, toutes générations confondues, ont su, ont pu résister, se sont organisés pour mener, à leur niveau, avec dignité le combat de l’ombre. Nous ne pouvons que rendre hommage à ces résistants de l’ombre qui ont agi avec courage et désintéressement pour chasser l’ennemi. Ils ont fait la différence. Le courage modeste face à l’esbroufe de ces résistants de la dernière heure.

Je remercie Emmanuel Thiébot de m’avoir donné l’occasion de découvrir ce haut lieu de la Résistance et de la Mémoire.
Je remercie le musée.

Jean-Jacques DELORME-HOFFMANN.