Comme un allemand en France …

Quand l’occupant allemand tenait son journal intime

Ce livre est une aventure. Il a été constitué à partir des milliers de lettres et journaux, photographies personnelles et dessins, conservés dans les archives fédérales et locales allemandes. Il a fallu deux ans de recherche, de nombreux voyages, des enquêtes, des traductions multiples pour retenir le meilleur, présenté pour la première fois dans ces 300 pages.

Durant quatre ans, de 1940 à 1944, la France vit à l’heure allemande. 80 000 allemands en 1941, près de 600 000 en 1942 sont présents sur le territoire français. Il sont simples soldats, officiers ou civils.La plupart n’ont jamais quitté leurs villages et leurs villes.

Ces hommes, et quelques femmes, écrivent à leur famille, rédigent des poèmes ou tiennent des journaux intimes. La très forte censure qui pèse sur le courrier les empêche d’écrire librement. Alors ils parlent de leur quotidien, de leur relation avec les Français, décrivent les paysages… Parfois, la correspondance donne l’impression d’être un récit de voyages touristiques. Certains admirent la France et sa culture, expriment de la compassion envers sa population, d’autres sont des nazis convaincus.

En 1940, tous sont fiers d’appartenir à une nation victorieuse. Pourtant, au fil des mois et des années, l’incertitude comme la lassitude semble gagner. Peu à peu le soldat vainqueur de 1940, sûr de lui, s’efface devant l’homme gagné par le doute.

Les Auteurs

Stefan Martens est un historien allemand spécialiste du IIIe Reich. Depuis 1983, il travaille à l’Institut historique allemand de Paris (DHIP) en tant que directeur adjoint. Ses recherches portent sur l’histoire de la République de Weimar, le Troisième Reich et la résistance, l’histoire de la Troisième République française, le régime de Vichy ainsi que de la vie quotidienne en Europe sous l’occupation allemande. En 2015, Stefan Martens a été nommé Chevalier de l’Ordre des Arts et Lettres par la ministre de la Culture française Fleur Pellerin.

Depuis, il a écrit plusieurs livres et de nombreux articles scientifiques dans des revues professionnelles sur les relations franco-allemandes et l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, entre autres dans le magazine Francia.

Jeanne Guérout, historienne et journaliste de formation, est franco-allemande. Après avoir travaillé pour différents médias à Berlin et à Paris (Arte, Le Monde, Die Tageszeitung, AFP), elle est collaboratrice à France Culture. Elle a publié avec Jean-Noël Jeanneney Jours de Guerre, 1914-1918 (Les Arènes, 2013) et produit un documentaire sur les réfugiés allemands d’Europe de l’Est à la fin de la Seconde Guerre Mondiale (France Culture, 2014). Elle collabore actuellement à l’émission Concordance des temps pour France Culture.
Aurélie Luneau, docteur en Histoire, diplômée en sciences politiques et historienne de la radio, a soutenu sa thèse sur le rôle de la BBC dans la Résistance publiée sous le titre Radio Londres : Les voix de la Liberté (1940-1944).

Ce travail, basé sur les archives écrites et sonores, (couronné du prix de l’Inathèque, de celui des Ecrivains combattants, du Comité d’histoire de la radiodiffusion, et du prix Philippe Viannay) a également abouti à la parution en 2009 de l’album jeunesse Ici Londres (Editions du Rouergue). Cet album met en images la poésie de ces phrases mystérieuses cachant en réalité des appels à la résistance, des largages d’armes ou encore l’annonce du débarquement.

A France Culture depuis 1995, Aurélie Luneau a été collaboratrice de L’Histoire en Direct, puis productrice déléguée de la Fabrique de l’histoireentre 1999 et 2009. Elle a également animé les Matins de France Culture lors des étés 2006 et 2007.

Elle est actuellement productrice de l’émission La marche des Sciences. Aurélie Luneau a également réalisé de nombreuses séries documentaires – entre autres Les combattants ordinaires de la Résistance – pour lesquelles elle a obtenu les prix Gilson et le prix du journalisme franco-allemand.