Chère Marie-Cécile,

« La petite bande » de Cœurs Sans Frontières est rentrée totalement enchantée de son voyage à Berlin. Cela grâce à ta disponibilité, à ta présence et à ta gentillesse. Je n’omettrai pas d’évoquer la WASt qui est pour nous un voyage initiatique incontournable.

Tout enfant de la guerre qui pénètre dans ce lieu est saisi d’une réelle émotion. Cet être qui nous aura tant manqué, tant fait défaut est là quelque part dans un rayonnage, dans une boîte, sur une fiche. Pour ceux qui savent qui peuvent y avoir accès, la toucher c’est un peu s’accaparer une partie intégrante d’eux-mêmes, c’est le seul lien qu’il leur reste avec ce père qu’ils n’auront pas connu. Ces derniers sont des privilégiés, auquel j’appartiens grâce à ton travail de fourmi (non par la taille mais par l’immensité du travail que tu as dû accomplir pour reconstituer une bonne partie de cet orchestre…)
Pour celui qui se trouve dans la situation dramatique de la recherche totalement hypothétique c’est cruel. Il sait que la fiche est quelque part néanmoins ce sésame lui restera inaccessible malgré ta, votre, bonne volonté.
Toutes les personnes concernées qui visitent la WASt n’en sortent pas intactes, le trouble émotionnel qui les a emparées  les suivra jusque dans leurs rêves.
Tu peuples aussi leurs espoirs car ils font reposer sur tes épaules une charge bien lourde. Un détail, un presque rien, qu’ils te communiquent, peut faire basculer leur destin. C’est une relation quasi familiale qui se lie avec toi. Par ailleurs tu es comme la « gardienne » de notre temple où dort cet être cher.
C’est ce que ces visiteurs ont, tout comme moi, vécu en ta compagnie lors de la visite de ce lieu. Nous te remercions pour tout ce que tu as pu leur apporter et que tu nous apporteras encore. Même  si ce n’est chez quelques-uns que de l’espoir.

Au-delà de la visite de ce haut lieu de notre Mémoire tu les as accompagnés dans cette ville que tu connais si bien et ont pu la découvrir avec ton regard, ta culture des lieux.

C’est en leur nom, en ma qualité, que je te remercie pour l’accueil que tu leur as réservé. Je souhaite encore beaucoup de moments d’une telle intensité, c’est pourquoi nous réfléchissons déjà à une « expédition » pour 2011 avec d’autres adhérents, je ne doute pas cependant que tu reverras quelques-uns de cette rencontre 2010 !

Je t’assure Marie-Cécile de mon amitié et de ma sincère reconnaissance.
Le président et ami
Jean-Jacques DELORME-HOFFMANN.