« Tu vois ce monsieur qui arrive :
c’est ton PAPA »

Marie-France a écrit son histoire pour ses enfants et petits-enfants, lors de la réunion Ile de France 2023 je lui ai proposé de mettre son témoignage sur le site.
Elle a accepté en demandant de la discrétion …
Chantal Le Quentrec

Témoignage de MARIE-FRANCE

Je me prénomme MARIE-FRANCE et je suis née le 8 novembre 1944, à Rodez, département de l’Aveyron, dans le sud-ouest de la France.

Je suis née de « père inconnu ».

A cette date, ma mère, Simone, avait 26 ans. Elle était célibataire. Elle travaillait à Capdenac. Elle était employée à la perception de cette ville de l’Aveyron. Elle était fonctionnaire au ministère des finances, à Paris, et avait été mutée là, pendant la guerre, parce que c’était en zone libre, m’a-t-elle raconté.

En janvier 1945, j’avais 2 mois, elle a été réintégrée au ministère à Paris. Elle m’a alors confiée à une famille, à Capdenac, et est rentrée seule chez ses parents. Je suis restée 4 ans chez ces personnes que j’ai considérées comme mon papa et ma maman.
J’y suis retournée en vacances pendant toute mon enfance.

Lebensgeschichte von MARIE-FRANCE

Mein Name ist MARIE-FRANCE und ich bin am 8. November 1944 in RODEZ, in der Provinz Aveyron  im Südwesten Frankreichs, geboren.

Bei der Geburtsangabe stand der Vermerk „Vater unbekannt“.

Zu diesem Zeitpunkt war meine Mutter unverheiratet und 26 Jahre alt. Sie arbeitete in CAPDENAC und war Angestellte bei der Finanzkasse in dieser Stadt im Aveyron. Sie erzählte mir, dass Sie als Beamtin vom Finanzministerium in PARIS dorthin versetzt wurde, weil es während des Krieges in der freien Zone Frankreichs lag.

Im Januar 1945, ich war damals 2 Monate alt, wurde sie zurückbeordert ins Ministerium nach PARIS. Sie hat mich einer Familie anvertraut in CAPDENAC und ist allein zu Ihren Eltern zurückgekehrt. Ich blieb 4 Jahre in dieser Familie, die für mich Papa und Mama waren. Während meiner ganzen Kindheit bin ich immer wieder in den Ferien dort gewesen.

Lorsqu’elle m’a définitivement reprise, en 1949, j’ai habité avec elle, chez mes grands-parents. On ne me parlait jamais de mon père. A l’école, je disais qu’il était mort, car mon père nourricier était effectivement décédé lorsque j’avais 7 ans.
Je n’ai jamais souffert de cette absence.

En  juillet 1956, nous sommes parties en vacances chez une amie de ma mère, en Lorraine.

Nous y sommes restés quelques jours et maman m’a annoncé que nous allions ensuite aller quelques temps en Allemagne. C’était mon premier voyage hors de France. Nous avons pris le train et sommes arrivées dans une gare allemande, du nom de PFORZHEIM.

Als man mich endgültig 1949 zurückholte, wohnte ich mit meiner Mutter bei meinen Großeltern. Man sprach nie über meinen Vater. In der Schule erzählte ich, er sei tot, weil mein Pflegevater starb als ich 7 Jahr alt war.

Ich habe an dieser Abwesenheit niemals gelitten.

Im Juli 1956 sind wir in den Ferien in Lothringen zu einer Freundin meiner Mutter gefahren.

Wir sind dort einige Tage geblieben, als sie mir ankündigte, dass wir danach einige Zeit in Deutschland verbringen. Es war meine 1. Reise außerhalb Frankreichs. Unser deutscher Zielbahnhof hieß PFORZHEIM.

Maman et moi sommes descendues du train, avons attendu quelques instants sur le quai, puis un homme est venu vers nous, et là maman m’a dit :

« Tu vois ce monsieur qui arrive : c’est ton PAPA ».

Ich stieg mit Mama aus dem Zug, wir warteten einige Zeit auf dem Bahnsteig, als plötzlich ein Mann auf uns zukam, und Mama mir sagte:

„Siehst du diesen Herrn der da kommt: Das  ist  Dein  VATER“.

Je ne me souviens pas d’avoir eu une réaction extraordinaire, seulement un sentiment particulier de  curiosité.

Nous avons été reçues en appartement, chez la grand-mère, avons rencontré plusieurs membres de la famille : une tante, des cousins et aussi mes 2 frères allemands que j’ai découverts.

Nous avons visité le lieu de travail de mon père, nous sommes promenées dans la ville, nous sommes baignées dans la rivière…

Que des bons moments et un accueil très chaleureux. Et un papa visiblement très heureux de me connaître et de revoir maman.

De ces instants me resterons tous les merveilleux souvenirs, quelques photos, mais aussi, et surtout, la consigne de maman :

Ich erinnere mich, dass ich keine besondere Reaktion zeigte, dass mich aber eine bestimmte Neugier erfasste.

Wir wurden in der Wohnung meiner Großmutter empfangen, bevor wir einige Familienmitglieder kennenlernten: Tante, Cousins und auch meine zwei deutschen Brüder, die ich nun kennenlernte. Wir haben den Arbeitsplatz meiner Vaters besucht, wir sind in der Stadt spazieren gegangen, haben im Fluss gebadet… Nur wunderschöne Momente in meiner Erinnerung und diesen sehr herzlichen Empfang, einen sichtbaren Papa, der sehr glücklich war mich kennenzulernen und Mama wiederzusehen.

Diese Augenblicke bleiben als beste Erinnerungen bei mir haften, wie einige Fotos, aber auch ganz besonders die Verhaltensmaßregel meiner Mutter an mich:

« Tu sais, cela doit rester entre nous deux; tu ne dois le dire à personne ; c’est un secret. »

„Du weißt, es muss unter uns bleiben, Dir und mir. Du darfst es niemandem erzählen, es bleibt ein Geheimnis“.

Et maman m’expliqua qu’elle avait connu mon papa, officier allemand dans la Wehrmacht, pendant la guerre, qu’ils s’étaient beaucoup aimés, mais qu’à ma naissance elle avait dû mentir, et dire à ses parents que mon père était un ami français qu’elle connaissait , car si c’était très difficile d’être une « fille-mère » à cette époque, c’était encore beaucoup plus difficile d’avouer que le père était un allemand, surtout à la fin de cette guerre où les femmes accusées d’avoir fréquenté des soldats allemands étaient insultées, humiliées, tondues, condamnées.

En agissant ainsi ma mère s’est protégée, n’a pas subi de représailles à la Libération, et m’a également préservée ; je n’ai jamais eu à souffrir de ma filiation, ni à l’école ni ailleurs, comme d’autres enfants que l’on traitait « d’enfants de boches », le secret ayant été bien gardé. J’ai eu une enfance et une adolescence très heureuses et lui en suis d’ailleurs très reconnaissante.

Mama erklärte mir, dass sie meinen Vater, einen Offizier der deutschen Wehrmacht, während des Krieges kennenlernte und sie sich verliebt haben. Bei meiner Geburt musste sie ihre Eltern belügen und erzählte ihnen, dass sie mit einem französischen Freund eine vorübergehende Beziehung hatte. Es galt damals als sehr unmoralisch ein uneheliches Kind zu bekommen, aber noch schlimmer war es zuzugeben, dass der Vater ein sogenannter „Boche“ war. Denn diese Frauen wurden verachtet, beschimpft, ihnen wurden die Haare geschoren und sie wurden verurteilt.

So handelnd, hat sich meine Mutter geschützt, hatte keine Repressalien bei der „Befreiung“ zu ertragen und hat mir Schwierigkeiten erspart. Weder in der Schule noch wo anders wurde ich,   nicht wie andere Kinder, „Kinder der Boches“ beschimpft. Durch unser Geheimnis hat sie mir eine schöne, sorgenfreie Kindheit und Jugend bewahrt und dafür bin ich ihr sehr dankbar.

 

Maman, Papa et  moi 

 

Mutter, Vater und ich

Mon père se prénommait Richard. Maman entretenait avec lui une correspondance régulière. Il aimait la musique et jouait du piano. Il m’envoyait des cadeaux pour mon anniversaire, pour Noël, ou autre évènement. Par exemple, la croix pour ma communion et aussi mon premier appareil photo.

J’ai su aussi qu’après la guerre, lorsqu’il a revu ma mère et appris ma naissance, qu’il était heureux d’avoir une fille, et qu’il lui proposa de m’élever en Allemagne, avec ses fils, ce que ma mère a refusé.

Mais elle ne m’en a dit pas beaucoup plus. Et je ne posais pas de question.

J’étais très fière de détenir ce secret avec maman.

Au printemps 1958, Richard vint nous rendre visite. Pour la seconde fois je rencontrais mon Papa. J’avais deux ans de plus, et étais intimidée, gênée. Nous étions deux étrangers qui ne savent pas trop comment se parler. Mais il se montra chaleureux et affectueux. J’avais conscience qu’il était fier de moi.

Il est reparti en Allemagne. Nous avons continué à correspondre par courrier.

Mein Vater hieß Richard. Meine Mutter unterhielt regelmäßig Schriftverkehr mit ihm. Er liebte Musik und spielte Klavier. Zu meinem Geburtstag, zu Weihnachten oder zu anderen Anlässen schickte er mir Geschenke: zum Beispiel eine Kette mit Kreuz für meine Kommunion und auch meinen ersten Fotoapparat.

Ich erfuhr auch, als er nach dem Krieg meine Mutter wiedertraf und von meiner Geburt hörte, dass er sehr glücklich über ein Mädchen war. Er hat ihr angeboten mich, zusammen mit seinen Söhnen, in Deutschland großzuziehen, was sie aber ablehnte.

Sie hat mir nicht viel mehr gesagt und ich stellte keine weiteren Fragen.
Ich war sehr stolz, dieses Geheimnis mit meiner Mutter zu teilen.

Im Frühjahr 1958 kam Richard zu Besuch. Zum 2. Mal traf ich meinen Vater. Ich war 2 Jahre älter geworden, sehr schüchtern, und peinlich berührt. Wir waren uns fremd, wussten nicht wie wir miteinander sprechen sollten. Trotzdem spürte ich seine herzliche Zuneigung und hatte das Gefühl, dass er sehr stolz auf mich war.

Er fuhr wieder zurück nach Deutschland und wir hielten weiter unseren schriftlichen Kontakt miteinander.

Il a demandé plusieurs fois à maman de m’envoyer en Allemagne pour passer des vacances ; j’ai refusé, car j’avais un peu peur d’aller dans ce pays dont je ne parlais pas la langue, et d’être avec des personnes que je ne connaissais pas…

C’est à cette époque, à 14 ou 15 ans, que ma grand-mère m’a parlé un jour de mon père. Elle m’a dit que c’était un certain Robert, un ami que ma mère avait fréquenté. Je n’ai rien répondu, compte tenu de ce que je savais.

En novembre 1961, j’ai reçu une carte d’Allemagne pour mes 17 ans, écrite avec difficulté, sur laquelle il me disait qu’il écrivait depuis l’hôpital, où il se trouvait suite à des problèmes cardiaques. Ce fût la dernière. En effet, en décembre, maman appris son décès, je ne sais de quelle façon.

Elle trouva une personne qui lui traduisit en allemand une lettre, qu’elle adressa à sa femme, pour lui présenter ses condoléances et lui faire part du désir de rester en contact avec la famille et de venir avec moi se recueillir sur sa tombe. Elle n’eut jamais de réponse.

Avec la disparition de mon père, ce fut la fin de l’histoire. Le silence. Jamais maman n’en reparla.

J’ai gardé toutefois précieusement les photos, quelques cartes postales et la copie de cette dernière lettre de maman à l’épouse de Richard.

Er bat Mama mehrmals mich in den Ferien nach Deutschland zu lassen. Doch ich lehnte das ab, weil ich ängstlich war in das Land zu fahren, dessen Sprache ich weder sprach noch verstand und dort Menschen zu treffen die ich nicht kannte.

Eines Tages, als ich 14 oder 15 Jahre alt war, sprach meine Großmutter von meinem Vater. Sie sagte es wäre ein gewisser ROBERT , ein Freund meiner Mutter, mit dem sie sich damals traf. Ich habe nichts darauf erwidert in Anbetracht dessen was ich schon wusste.

Im November 1961 bekam ich zum Geburtstag eine Karte von meinem Vater, die er augenscheinlich unter Schwierigkeiten geschrieben hatte. Er teilte mir mit, dass er aus dem Krankenhaus schreibe, nach einem Herzinfarkt. Das war das letzte Lebenszeichen von ihm.
Tatsächlich erfuhr meine Mutter im Dezember von seinem Tod. Ich weiss nicht wie sie es in Erfahrung brachte.

Sie fand jemand, der ihr einen Beileidsbrief an die Familie übersetzte in dem sie von ihren Wunsch sprach, den Familienkontakt weiter zu halten und fragte an ob sie mit ihrer Tochter an das Grab kommen könnte. Sie erhielt nie eine Antwort.

Mit dem Tod meines Vaters war die Geschichte zu Ende. Stille! Meine Mutter hat nie mehr darüber gesprochen.
Ich bewahre sorgsam die Fotos, einige Postkarten und den letzten Brief meiner Mutter an Richards Ehefrau auf.

 

Intermède

 

Zwischenspiel

En 1962, j’ai travaillé. En 1965 je me suis mariée, ai eu ensuite mes 2 enfants, et fait ma vie.

En 1993, ma mère est décédée. Elle n’avait laissé aucune trace de ce passé.

Je me suis dit alors que je n’allais pas garder seule ce secret et l’emporter à mon tour dans ma tombe. Mes enfants, au moins, et la génération suivante, devaient connaitre leurs origines.

Je leur ai donc appris le secret de ma naissance atypique, souvenirs, documents et photos à l’appui. Ils ont pris ça je crois, comme une belle histoire.

En France, ce n’est qu’au début des années 2000, après un long silence de plusieurs décennies, que les langues se sont déliées et que de nombreux « enfants de la guerre » ont révélé leur histoire.

1962 fing ich an zu arbeiten. Seit 1965 bin ich verheiratet, habe 2 Kinder und lebe mein Leben.

1993 ist meine Mutter gestorben. Sie hat keine Zeitdokumente zurückgelassen.

Nun war ich frei das bindende Geheimnis musste ich nicht länger mit mir herumtragen, nicht mit in mein Grab nehmen. Meine Kinder wenigstens und die folgende Generation sollten ihre Wurzeln kennen.

Mit Hilfe von Dokumenten, Fotos und Erinnerungen habe ich sie in das Geheimnis meiner atypischen Geburt eingeweiht. Ich glaube, sie haben das alles mehr oder weniger als eine schöne Geschichte aufgenommen.

Erst seit anfangs des Jahres 2000 löste sich in Frankreich der jahrelange Druck des Schweigens was „ die Kriegskinder „ betraf. Viele entschlossen sich ihre Geschichte zu veröffentlichen.

J’aurai aimé reprendre contact avec la famille de mon père, mais comment faire ? Je ne parlais pas la langue allemande et, si je savais le nom de la ville où il avait vécu, je n’avais pas conservé l’adresse. J’ai ainsi laissé passer bien des années.

Internet a facilité les choses. En 2003, je suis entrée en contact, avec mon ami franco-allemand, Serge, à qui j’ai demandé s’il pouvait m’aider pour mes recherches.

Ce n’est qu’en avril 2006 que ces recherches ont abouties .J’ai pu rentrer en contact avec l’un de mes frères, Manfred, qui se souvenait très bien de notre visite en 1956. Et, en juin, lors d’un voyage à Pforzheim , avec mon mari, je suis allée lui rendre visite, avec Serge comme interprète.

C’était un vrai bonheur pour moi de serrer dans mes bras ce frère que je ne connaissais pas et que j’avais pourtant rencontré 50 ans auparavant. Nous avons été reçus très chaleureusement et Manfred nous a présenté sa famille .Nous avons visité la région et la ville… l’endroit où nous avions été reçues, ma mère et moi, en 1956 ….et la gare où j’avais vu mon père pour la 1ère fois…

Lors de ce séjour, j’ai beaucoup appris sur mon père. Et sur ma mère également, car Manfred a pu me renseigner sur un certain nombre de choses qu’elle ne m’avait pas dites ou qu’elle avait transformées.

Auch ich hätte gerne wieder Kontakt mit der Familie meines deutschen Vaters aufgenommen. Aber wie? Ich kann kein Deutsch, kenne den Namen der Stadt, wo er gelebt hatte, aber die Adresse ging verloren. So sind weitere Jahre vergangen.

Das Internet hat plötzlich Dinge erleichtert. 2003 habe ich mit meinem französisch-deutschen Freund Serge, Kontakt aufgenommen, und bat ihm bei meinen Recherchen zu helfen.

Erst 2006 hatten wir dann Erfolg. Ich konnte mit einem meiner Brüder, Manfred, Kontakt aufnehmen, der sich sehr gut noch an unserem Besuch 1956 erinnern konnte. Und im Juni dann habe ich ihn mit meinem Ehemann und Serge als Übersetzer, aufgesucht bzw. besucht.

Es war ein wahres Glücksgefühl für mich diesen Bruder in die Arme nehmen zu können, denn ich nicht kannte, aber doch begegnet bin 50 Jahren davor. Wir wurden sehr herzlich empfangen und Manfred stellte uns seine Familie vor. Wir haben zusammen die Stadt und Region besichtigt, die Gegend, wo wir schon einmal empfangen wurden meine Mutter und ich 1956…und den Bahnhof, wo ich meinen Vater zum 1. Mal sah.

Bei diesem Aufenthalt habe ich sehr viel über meinen Vater und gleichzeitig auch über meine Mutter erfahren. Manfred konnte mich über einige Dinge aufklären die mir meine Mutter anders oder verändert erzählt hatte.

 

Richard

 

Richard

Richard était né le 16 juin 1901 à Pforzheim. Il avait 5 frères et sœurs.
Il s’était marié en 1935, année où est né son premier fils, Manfred.

En 1937, il sera incorporé à la Wehrmacht, où il obtiendra le grade de « Stabsgefreiter », c’est-à-dire l’équivalent de simple caporal d’état-major ( et non pas, comme me l’a dit maman, officier. Ah, le prestige de l’uniforme !).

En 1940, il aura son second garçon, Reinhold.

En 1942, il sera affecté en France, à Paris. Cette information a été importante pour moi, car je ne savais pas où maman l’avait rencontré.
Il travaillait dans les bureaux du ministère, à des travaux d’écriture, parce qu’il parlait français et rédigeait bien. Et maman lui tapait et lui portait son courrier.

Ma mère n’est en réalité partie dans l’Aveyron qu’au début 1944, lorsqu’elle était enceinte.

Mon père sera fait prisonnier par les américains en Normandie, en aout 1944, transféré à Anvers en 1945, puis à Marburg.

Il n’est revenu dans sa famille, qui n’avait pas de nouvelles de lui depuis 4 ans, qu’en 1948.

La ville de Pforzheim a été presque totalement détruite en 1945 par les bombardements alliés. Il y a eu plus de 17000 morts. Richard a dû participer à la reconstruction de la ville. Suite à ces évènements, il sera malade 2 à 3 ans après son retour.

A partir de 1952, et jusqu’à la fin de sa vie, il a travaillé dans une entreprise de Pforzheim, dans le domaine de la galvanisation.

Richard war am 16. Juni 1901 in PFORZHEIM geboren und hatte 5 Brüder und Schwestern.
Er heiratete 1935, im selben Jahr ist Manfred geboren.

1937 wurde Richard zur Wehrmacht eingezogen, wo er den Grad eines Stabsgefreiten hatte, gleichbedeutend in Französisch “Caporal d’état-major“ (und nicht wie meine Mutter behauptete „Offizier“…So ist das! Le prestige de l’uniforme! ).

1940 wurde sein Sohn Rheinhold geboren.

1942 wurde er nach PARIS einberufen. Diese Information war für mich wichtig, da ich nicht wusste , wo ihn meine Mutter kennenlernte .
Er arbeitete in den Büros des Ministeriums, denn er sprach französisch, konnte übersetzen und meine Mutter tippte seine Briefe und brachte ihm seine Post.

Meine Mutter ist erst von dort aus nach AVEYRON versetzt, Anfang 1944, d.h. als sie schwanger war.

Mein Vater wurde im August 1944 in der Normandie von den Amerikanern gefangengenommen, nach ANVERS und dann nach MARBURG überstellt.

Die Stadt PFORZHEIM war fast ganz ausgebombt 1945 durch die alliierten Truppen. Es gab mehr als 17.000 Tote ( SIEBZEN TAUSEND).
Richard war dann am Wiederaufbau seiner Stadt beteiligt. Durch die Folge dieser Ereignisse wurde er 2 oder 3 Jahre nach seiner Heimkehrt krank.

Ab 1952 arbeitete er bis zum Ende seines Lebens in einem Galvanisierwerk .

 

Et aujourd(hui …

 

Und heute …

C’est Manfred qui avait fait prévenir maman du décès de Richard.

Je lui ai remis le double de la lettre que ma mère avait écrite à la sienne lors du décès de notre père. Il se souvenait très bien qu’elle avait refusé d’y répondre.

A la fin de notre séjour à Pforzheim en 2006, nous nous sommes promis de rester en relation et de nous revoir.

En 2004, ma fille m’avait offert le livre de Jean-Paul Picaper « enfants maudits ». A ce livre était jointe une carte présentant la WASt, service des archives militaires allemandes à Berlin.

Depuis, je suis restée en relation avec ma famille allemande où je suis retournée régulièrement, chez Manfred ou Reinhold, que j’ai rencontré en décembre 2006, et la dernière fois fin avril 2013 avec ma fille et ma petite fille de 5 ans.

Je me suis inscrite à « Cœurs Sans Frontières » pour partager avec d’autres ce destin « d’enfant de la guerre ».

Pour ma part je n’ai pas demandé la nationalité allemande, n’en éprouvant pas le besoin.
Nous sommes tous européens.

Merci beaucoup pour votre attention!

Manfred hat meine Mutter vom Tod Richards in Kenntnis gesetzt.

Ich habe ihm die Kopie des Beileidsbriefes von meiner Mutter gezeigt und er erinnerte sich daran, dass seine Mutter sich weigerte zu antworten.

Am Ende unserer Ferien in PFORZHEIM 2006 versprachen wir uns, in Kontakt zu bleiben.

2004 hatte meine Tochter ein Buch von Jean-Paul PICAPER „ die Kinder der Schande“ und in dem Buch war eine Karte vom WASt (Deutsche Dienstelle Berlin).

Ich habe an der WAST geschrieben.Von dort bekam ich weitere Auskünfte über die militärische Laufbahn meines Vaters im letzten Weltkrieg.

Seitdem bin ich in Verbindung mit meiner deutschen Familie, wohin ich regelmäßig zurückkehre, entweder zu Manfred oder zu Reinhold, den ich im Dezember 2006 kennenlernte. Zuletzt war ich im April 2013 mit meiner Tochter und meiner kleinen Enkelin (5 Jahr) dort.

Ich habe mich bei der « Cœurs Sans Frontières » eingeschrieben, um mich mit Anderen unser Schicksal als « Kriegskinder » auszutauschen.

Für meinen Teil, habe ich die Deutsche Nationalität nicht angestrebt. Das brauche ich nicht mehr. Heute sind wir alle Europäer .

Vielen Danke für Ihre Aufmerksamkeit!

Marie France