V I E U X M A I S A C T U E L S D E M O N S
Quelqu’un a dit; “l’Histoire est le récit des événements tels que l’on aurait voulu qu’ils se passent”. Ceci n’a rien de péjoratif pour la plupart des Historiens qui, en leur âme et conscience, compte des données accumulées, font un remarquable et indispensable travail de Mémoire.
Cependant, au fil des temps, le gigantesque café du commerce que constitue l’opinion publique poursuit son travail de fourmi et tire des conclusions parfois à l’emporte-pièce.
Heureusement, il y a ceux qui ont compris que les Guerres ne sont jamais faites par ceux qui les décident mais par des malheureux, mobilisés ou endoctrinés, envoyés au casse-pipe.
Parmi ceux-ci, on peut citer d’authentiques résistants français de la première heure qui ont adopté, en connaissance de cause, des « enfants de boches » abandonnés au nom du meurtrier qu’en dira-t’on.
Il y a ceux qui cherchent à comprendre ce qui s’est malheureusement passé en ayant l’utopie de croire que l’on pourra empêcher que cela ne se reproduise.
Cœurs sans frontières, dès sa création, s’est fixé un objectif très simple, regrouper non pas les « enfants de boches » mais les enfants des guerres.
En effet, de tous les conflits qui endeuillent au quotidien notre planète, naissent des enfants de l’amour, fruits de parents n’appartenant pas au même camp.
Combien sommes-nous, produits des guerres ? Il est impossible d’en donner ne fût-ce qu’une estimation mondiale. Les lois, non écrites, des tabous sont un efficace éteignoir !
Comment ? vous avez dit « Office mondial des enfants des guerres » vous rêvez !
Cœurs sans frontières donc, association franco-allemande, a été créée pour faciliter le contact entre ces victimes et les aider à retrouver leur Père, que ces enfants soient nés d’une Maman française et d’un Papa allemand ou d’une Maman allemande et d’un Papa français.
Bien entendu, cette association est déjà très associée, sur le plan de l’éthique, à certaines de ses homologues qui se créent dans d’autres pays européens, comme, par exemple, la Belgique.
Pour cette mission, notre association s’est statutairement imposé une règle incontournable, l’exclusion de toute approche politique ou religieuse.
Ce choix, très important, n’est pas un article destiné à enjoliver les statuts mais nous prémunir contre une menace permanente.
Dans la pensée unique et dans les mentalités de café du commerce évoquées plus haut, il y a encore, soixante dix ans après, des gens qui, lorsque l’on leur dit « enfant de boche » traduisent « nazi » !
Ce n’est pas à nous qu’il faut expliquer que l’on peut fort bien être le fruit d’amours intenses entre un soldat de la Wehrmacht et d’une
jeune fille française qui n’avait pas tapissé sa chambre de photos d’Hitler.
D’ailleurs, ces hommes, contraints de nous combattre, n’avaient pas obligatoirement le coup de foudre exclusivement pour des personnes blondes fidèles clones du type aryen.
Heureusement, une majorité semble se dégager de gens humains et tolérants qui comprennent notre détresse et la respectent.
Mais on va voir que les moins nombreux butés obscurantistes évoqués ci-dessus ne sont pas les plus dangereux, ils ne sont que bêtes, tant pis pour eux.
Mais il y a plus pervers ! Notre Président, Homme de dialogue et de main tendue, participe à de nombreux colloques ou conférences de presse. Or, il lui est arrivé, dans ces occasions, à sa grande stupeur, d’être abordé par des personnes venues lui exprimer leur admiration en précisant la fierté que nous devions ressentir d’être des enfants du Troisième Reich !!!! Répugnant non ?
Bien entendu, notre Président à immédiatement « remis les pendules à l’heure » et clos l’entretien.
Dans la construction européenne d’associations d’enfants de la guerre, deux viennent de voir le jour dans un pays du nord de l’Europe. Malheureusement, elles semblent animées par des nostalgiques du régime nazi et sont aux antipodes des idées humanistes que nous essayons modestement de faire passer.
Très récemment, on a pu trouver sur internet, un sordide lien entre la relation de l’attribution de la nationalité allemande à un enfant de la guerre (article publié par un grand quotidien national) et le nom d’un chantre du révisionnisme, voire du négationnisme français….
Pour les enfants de la guerre, pour les sympathisants de Cœurs sans frontières, pour tous ceux qui rêvent d’un monde sans nuage, il est impératif de rester extrêmement vigilants sur ce point.
De même que notre association, bien que tournée vers l’avenir, défend à juste titre le devoir de mémoire, elle doit rester strictement en dehors du débat politique, mais, dans ce cadre, et ce n’est pas incompatible, elle doit dénoncer ces résurgences idéologiques malsaines.
Cœurs sans frontières est totalement opposée aux thèses néo-nazies et au révisionnisme. C’est clair.
Le devoir de mémoire, indispensable, à l’intention, en particulier, des jeunes générations, devrait être accompagné d’une mise en garde contre le risque permanent d’un retour de ce qui a fait notre malheur.
Le Comité Directeur de Cœurs Sans Frontières. Janvier 2010.